L’artiste japonaise Yayoi Kusama à l’honneur à Paris

N’hésitez-plus ! L’artiste japonaise Yayoi Kusama a aujourd’hui 90 ans, c’est le moment de redécouvrir ses oeuvres à Paris et deux occasions rêvées se présentent à nous. Où ?  Tout d’abord, à la Fondation Louis Vuitton, dans le cadre de l’Exposition : ‘La collection de la Fondation, le parti de la peinturejusqu’au 26 août 2019. Yayoi Kusama sera aussi mise à l’honneur par la FIAC 2019, pour sa 46e édition qui se tient du 17 au 20 octobre 2019 au Grand Palais. En effet, la septième édition de la carte blanche à la Place Vendôme sera donnée à l’artiste japonaise. Un rendez-vous à ne pas manquer, hâte d’y être !

Dans un premier temps, je vous invite fortement à aller découvrir l’installation de l’artiste Yayoi Kusama « Infinity Mirror Room, Phalli’s field (or Flow Show), à la Fondation Louis Vuitton et vous immerger sans plus attendre dans l’univers infini de pois rouges sur des sculptures fongiques, plus qu’évocatrices. Dans un espace clos et grâce aux différents jeux de miroirs, la magie des pois opère, cette installation immersive a été presque hypnotique pour moi, j’ai ressenti une explosion ou une invasion de couleur,  aux effets kaléidoscopiques, les pois m’enveloppaient, comme démultipliés à l’infini. Une belle immersion dans l’univers de l’artiste aux légendaires pois rouges.

Figure de référence de l’art contemporain depuis la fin des années 50, l’artiste japonaise Yayoi Kusama est née le 22 mars 1929 à Matsumoto, dans la préfecture de Nagano. Elle est la benjamine d’une fratrie de quatre enfants d’une famille aisée dont la fortune est issue de la gestion de pépinières et de la vente de graines. Victime d’hallucinations dans son enfance, elle se voit parmi les fleurs, elle commence à peindre à l’âge de 10 ans afin d’exprimer sa souffrance psychologique à travers la peinture. Elle dit faire de « l’art psychosomatique ».

En 1957, à l’âge de 27 ans, elle quitte le Japon pour les Etats-Unis et s’installe à New York jusqu’en 1972. Dans les années 60, elle était déjà ancrée dans la scène artistique avant-gardiste à cette époque, elle est très populaire aux États-Unis. Elle influence toute une génération d’artistes du mouvement Pop Art, notamment Andy Warhol. Le travail de Kusama a reçu la reconnaissance du monde de l’art international. En 2003, elle a été honorée avec l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministère français de la Culture, ainsi qu’en 2006, le prix Praemium Imperiale catégorie peinture, de l’Association japonaise des beaux-arts.

Fatiguée mentalement, elle rentre définitivement au Japon en 1973, où elle vit actuellement. À partir de 1977, elle vit dans l’hôpital psychiatrique Seiwa à Tokyo, tout en continuant à travailler, puisqu’elle dispose d’un atelier en plus de sa chambre au sein de l’hôpital.

La récurrence du motif des pois revêt un caractère obsessionnel, un autre motif obsessionnel : le phallus. Formes phalliques confectionnées avec des draps et son fameux motif de pois rouges à l’infini. L’utilisation du pois devient en effet systématique. La notion d’infini est ainsi un fil conducteur dans toute l’œuvre de Kusama.

Elle crée à partir de sa maladie, de ses névroses. Dans son Manifeste de l’oblitération de 1960, elle déclare : « Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois… ». Elle souhaite provoquer une sensation d’effacement du moi face à l’immensité du cosmos.  L’accumulation de milliers de formes phalliques, de pois représentent la disparition ou la mort du moi dans l’environnement, ce qui lui permet d’exorciser ses angoisses.

Yayoi Kusama est une femme artiste aux multiples talents, le design et la mode lui permettent d’inonder tous les domaines de la vie par son art, elle porte ses vêtements aux côtés de ses œuvres, effet de mimétisme ou support de communication… Faire partie de son œuvre ou plutôt en application de son principe de l’oblitération. Elle va créer en 1968, son entreprise de mode sous le nom de « Kusama Fashion Company Ltd » et collaborer avec des magasins tels que Bloomingdales à New York et de nombreuses marques (Louis Vuitton, Marc Jacobs, Uniqlo..) ainsi que dans le design.

Lors d’un voyage au Japon en 2017, j’ai eu la chance de visiter l’exposition ‘My Eternal Soul’ au National Art Center de Tokyo, j’ai pu ainsi admirer ses tableaux aux couleurs vibrantes, qui font penser à l’art brut, ses sculptures de fleurs et sa citrouille géante, mais aussi ‘Sticker Room’, l’artiste invitait le visiteur à coller des pois, stickers de toutes les couleurs, dans un salon sur les murs, le mobilier et divers objets. Je garde un excellent souvenir de cette exposition, je me réjouis aujourd’hui que deux événements célèbrent l’artiste Yayoi Kusama, à Paris cette année.

My Eternal Soul Exhibition, Tokyo-2017
My Eternal Soul Exhibition, Tokyo-2017
Sticker Room, Tokyo-2017

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